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dimanche 28 juin 2015

Les dividendes de l'Apocalypse de Stephane Desienne



titre : Les dividendes de l’Apocalypse

auteur : Stephane Desienne

éditeur : Numeriklivres

nombre de pages : 328 (estimation, c’est du numérique)

4ème de couverture :
En exil sur Nouveau-Vatican une petite planète isolée à l’écart du mercantilisme spatial, l’Église Catholique Romaine s’apprête à affronter sa Seconde Apocalypse. Une faction dure de dignitaires conduite par le puissant Cardinal Valero estime qu’il est temps que l’Église effectue son grand retour dans les affaires humaines et qu’elle fasse payer les responsables de la Première Apocalypse qui a failli la détruire sur l’ancienne Terre. À la tête de l’Inquisition, le Cardinal Valero a la ferme intention, par tous les moyens, de faire table rase de la période de Refondation. Mais pour que sa victoire soit totale, Valero doit se débarrasser du Pape Célestin. Pour affaiblir le Pontife, il va faire chanter son bras droit, Joseph Joachim Janssen qui n’a pas réussi à dissimuler aux inquisiteurs son goût pour des mœurs controversés. Le plan machiavélique de Valero pour asseoir la domination du nouveau Pape est sur le point d’aboutir lorsque l’équipage d’un cargo de la Mission Commerciale des Œuvres découvre une Archive informatique qui se comporte comme un redoutable virus capable de détruire les systèmes d’informations. Valero voit dans cette Archive, l’arme absolue pour semer le chaos dans l’Espace Humain.

A lire absolument si on aime :
Les thrillers
La SF
Les intrigues et les complots

A éviter si on cherche :
Du mysticisme à tout crin
De l’anticléricalisme buté

L'avis du critique :
J’attendais cette parution avec impatience : premier roman publié de l’auteur de la série Toxic, dont j’apprécie les rebondissements et l’imaginaire décomplexé, j’avais hâte de lire ce que Stephane Desienne ferait d’un format plus long.
Les Dividendes ne sont pas un gros pavé : c’est un roman court, sec et nerveux, comme j’aime. On retrouve  l’esprit des vieux Fleuve Noir de mon adolescence, des bouquins de poche qui se glissaient dans un coin de sac de lycée. Vous l’ouvrez, vous ne le lâchez plus, et vous vous dites, arrivés à la fin : zut, c’est déjà fini.
 L’intrigue est une histoire somme toute assez classique de complot, de trahison, d’attentat. Ce qui m’a séduit, c’est d’abord l’univers décrit : ce Vatican reconstruit sur une planète un peu obscure après une catastrophe nucléaire qui a réduit en cendre l’original sur Terre. Sa hiérarchie intacte, ses ors et ses secrets. Et le retour d’un Grand Inquisiteur qui décapite les opposants. Les personnages sont à mon avis la deuxième grande force du roman.
Stephane Desienne ne fait pas dans la surenchère : les Dividendes ne sont ni un pamphlet anticatholique, ni une exaltation de la religion. Les personnages sont crédibles dans leur vie, leur foi, leurs actions parfois en contradiction avec les préceptes de leur croyance, ce qui les rend profondément humains. Ils sont complexes, retors pour certains, logiques dans leurs réactions. Bien des questions actuelles sur le vœu de chasteté des prêtres, la place des femmes dans l’Eglise, les querelles de pouvoir sont évoquées avec sobriété mais non sans pertinence.
Sur les aspects SF de l’histoire, l’auteur à son habitude nous offre un monde où la technologie s’appuie sur des principes bien maitrisés et là encore crédibles. J’apprécie quand la SF m’emmène loin sans me perdre dans des démonstrations scientifiques : je lis un roman, pas un traité de physique. C’est ici parfaitement réussi : on y croit et ça passe tout seul. Les scènes spatiales en particulier sont très immersives, surtout quand l’auteur adopte le point de vue d’un commandant de navire. (Ah, Vitus ! Chouette personnage). Idem pour celles concernant l’Archive, cet artefact (clin d’œil à 2001 ?) mystérieux et destructeur. Même sans un gros background scientifique, le lecteur comprend sans peine ce qui se passe et ressent la montée de la tension dramatique en même temps que l’afflux de données sursaturant les systèmes d’information humains.
Donc voilà, j’ai lu ce roman en quelques jours. Le style efficace de l’auteur et le suspens constant de ce thriller politico-futuriste en font un bon page turner.  Et ce bon vieux J3 m’aura bien fait cogiter, diable d’homme.

Le petit plus du livre : En bonus, le premier épisode de la première saison de la série Toxic, parue chez Walrus. Une occasion de découvrir l’univers barré alien/zombie de l’auteur, amplement chroniqué par mézigue sur ce même blog.

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